Suivez Sam
C'est venu d' ici. Puis c'est passé partout par là :
- Chapitre 2 - Où la passion étreint Karina comme seul un homme sait le faire, par Nacha
- Chapitre 17 - Où la passion n’empêche pas les malentendus tragiques, par Louise Lazzy
- Chapitre 23 - Où la passion est la plus forte, par Ataraxie
- Chapitre 24 - Consolation champêtre, par Life Burner
- Chapitre 24bis - Où la passion est aussi grande que celle d’Omar Sharif pour le Tiercé, par Joseph Pujol
- Chapitre 34 - Où la passion vacille comme la flamme d’une bougie dans le vent, par Chypor
- Chapitre cinquante-douze : Où la passion reprendra bien un peu de taboulé-poulet, par DesMurmures
- Chapitre 74 - Où la passion prend le vent par la voile arrière, par Marie
- Chapitre 76 - Où la passion enfle comme un corn-flakes dans le lait, par Ellea
- Chapitre plusieurs - Où la passion selon Saint-Habib, par Raph
Du coup j'ai eu envie, pardon.
“Docteur, soigne mon cœur”, Les éditions Arlequin dég, Chapitre à peu près 80, « Où la passion est aux cabinets»
Karina dormait depuis à peu près plus de douze heures. Les souvenirs confus de la merveilleuse soirée qu’elle venait de passer au bar PMU de la rue des acacias avaient fait de sa nuit un doux et interminable rêve. Elle se rappelait à peine de ce jeune inconnu, si majestueux dans sa chemise de velours côtelé violette et son jogging vert anis, venu lui offrir un verre de sangria et lui raconter sa passion pour les albums Panini des années 70.
Malgré ses efforts, elle ne parvenait pas à retrouver le prénom de celui qu’elle avait trouvé si attentionné lorsqu’il l’avait raccompagnée dans sa Renault Fuego jaune, à bord de laquelle elle avait senti à nouveau l’odeur sucrée des vestiaires d’une équipe de football après un match, lieu qu’elle fréquentait assidument du temps de sa folle adolescence.
Tout au long du trajet, il lui avait parlé de Migrou, son hamster russe angora, de son amour pour Patrick Juvet et les libellules provençales.
Bien entendu, une fois arrivés devant sa porte, elle n’avait su résister à son charme sauvage, et alors même qu’il était en train de vomir sur son tapis Örum Ikea à 450 euros, elle l’avait trouvé beau comme un maître nageur de la Grande-Motte. Si Karina l’avait laissé entrer la veille, c’était autant parce que son instinct de femme, qui ne l’avait jamais trompée, lui disait de le faire, que parce qu’elle était torchée comme un plombier suédois (ou un orthopédiste croate) et que cela faisait belle lurette que ses relations sexuelles n’étaient plus venues dîner à la maison.
Mus par un désir brûlant et un manque singulier d’équilibre vertical, ils s’étaient affalés sur la première porte venue, celle de la salle de bain. Le bel étalon avait alors, d’un magistral coup de pied, renversé la corbeille de linge sale pour leur confectionner un nid d’amour douillet quoiqu’un peu odorant.
Après environ une minute d’amour torride il avait appuyé son dos musclé , sur la cuvette des toilettes où, avant de s’endormir harassé, et entre deux déglutitions de Ricard, il lui avait murmuré des mots d’amours comme « j’espère que j’ai pas sali tes godasses » ou encore « La notion d'inconscient introduit-elle la fatalité dans la vie de l'homme ? »
Soudain, elle fut éveillée par un petit son perçant dont la provenance ne lui parut pas tout de suite évidente. Quelques instants elle cru reconnaître le cri étrange de Josiane, sa foulque macroule qu’elle avait recueillie petite après avoir écrasé accidentellement sa famille sous les roues de son 4X4. Mais très vite elle se souvint avoir mangé Josiane l’avant-veille au soir lors d’un repas entre amis, repas qui d’ ailleurs c’était terminé par une soirée Karaoké au cours de laquelle avaient été repris en cœur les plus grands standards de Jonathan Cerrada.
Le son se fit entendre à nouveau, et maintenant qu’elle était réveillée, Karina identifia aisément son origine, au fond du couloir à droite. Les mots lui parvenaient clairement à présent que le soleil l’avait définitivement sortie de sa torpeur matinale.
-« Bordel, y’a plus de papier, tu peux m’en apporter un rouleau Machine ?»
C’est Jean-Kevin son prénom, se remémora t’elle. Puis elle se leva d’un bond en se disant que finalement la vérité est au bout du couloir.