11 juin 2005

Ma carte n'est pas une American Express.

Par cette belle journée ensoleillée, je me suis levé à l'aube à 13h30 tappantes.
Voilà, ma fois, un début de post de fort belle qualité, rempli d'informations essentielles, qui vous captive, j'en suis persuadé
Par cette belle journée après-midi de RTT donc, je décide de me rendre d'un pas sur et alerte, mais en voiture, dans le lieu que je deteste le plus au monde après la cantine de mon école primaire, le centre commercial belzebuth Leclerc.
Tout en remplissant mon caddie de tablettes de chocolats, de boites de Pepito et autres gouters en tout genres, mon esprit vagabonde sur l'avenir radieux de cette journée de repos tant méritée. Je me surprend même à faire un sourire à la vendeuse de la poissonnerie. Non pas que je ne sourie pas aux gens d'habitude ne vous méprenez pas, mais pour moi si l'enfer existe, il ressemble à une poissonnerie géante.
Pour ceux qui ont réussi jusqu'ici à lire cette prose nocturne de faible qualité, félicitations, vous gagnez une photo de Gérard Majax

Arrivé en caisse, après une bonne heure de déambulations dans les rayons et de maugréages sur le déplacement des produits d'entretien à côté de la charcuterie, je dépose mes achats sur le tapis, la caissière fait bipper tout ça, sans accrocs (oui parceque il n'existe rien de plus pénible que l'appel beuglant de la caissière au micro, réclamant, harassée par le dur labeur et l'otite du petit dernier le prix des bananes en promotion. A part peut être les débats à l'assemblée nationale le mercredi après midi à la télévision ou le remplcaement d'une ampoule debout sur une chaise bancale.)
jusqu'ici donc tout va bien. Mais comme le disais le grand poète des cités mathieu kassovitz, le plus dur, ce n'est pas de tomber, c'est de ne pas avoir de parachute.
Me préparant à régler la modique somme de *bip* euros, je dégaine magnifiquement ma carte bleue dans un geste gracieux, qui n'est pas sans rappeler les plus beaux entrachats des ballets des petits rats de l'opéra.
c'est à cet instant même que survient le drâme.
Innatendu, incompréhensible qui me laisse comme l'animal blessé que l'instinct pousse à rechercher son terrier pour échapper à son cruel destin.

-Caissière embêtée :Votre carte ne passe pas Monsieur, on va réassayer.
-Moi, inquiet :Ho ben ça lui arrive des fois, les cartes bleues c'est plus ce que c'était hein.
-Caissière impatiente :Non ça ne marche toujours pas, vous avez un autre moyen de paiement ?
-Moi, irrité :Oui je vais vous faire un chèque ...
-Moi, surpris :Ha ben non j'ai plus de chèques dans mon chéquier.
-Caissière dépitée : Il y a un distributeur juste là , allez retirer du liquide.
*Entracte*
-Moi, de retour et désespéré : Ben non ça marche pas non plus dans le distributeur, ma carte est morte, paix à son âme.
-Caissière passablement enervée : Bon ben comment on fait alors ?
-Moi, totalement abattu :ben on fait rien, je peux pas vous payer, c'est simple. Aurevoir, bon après midi et pardon pour le dérangement.
-Caissière hilare :Bon après midi monsieur, revenez quand vous voulez.

Je suis donc rentré tout penaud, le ventre vide, avec pour seule nourriture du quatre quart au nutella.
Ma vie est ici, ma carte est une MasterCard.


Edit du Samedi midi : Tiraillé par la faim, le froid et les dangers de la nature hostile, je sens mes instincts primaires revenir au galop. Je me suis déja fabriqué une lance avec un pied de chaise et un Opinel. Je vais vivre de chasse et de cueillette jusqu'à mercredi.
Cet après midi je me fabriquerais des habits avec la peau de l'animal que j'aurais chassé. Mais le gibier se fait rare, on ne trouve plus de tigres à dents de sabre, de mammouth laineux ou de loutres musquées dans nos regions. Il faudra que je pense aussi à faire une canne à pêche et à me trouver un compagnon que j'apppellerais Samedi, car comme le disais le grand poète Patrick Bruel, alors regarde, regarde un peu, tu verras tout ce qu'on peut faire si on est deux ...

To be continued